La robe de l’avocat : son origine, son aspect, sa symbolique.

Si l’habit ne fait pas le moine, la robe, elle, fait l’avocat. Véritable symbole de le profession, la robe fait aujourd’hui partie intégrante du métier d’avocat. Et vous, chères consœurs et chers confrères, quelles sont les anecdotes qui vous relient à votre robe ? Pour les curieux, voici l’histoire de cette robe :

Les origines de la robe d’avocat sont lointaines. De la Grèce Antique au Moyen-Age, elle a toujours été un symbole de dignité et de puissance.

Son style a pour origine la robe des ecclésiastiques rappelant que la Justice était un véritable sacerdoce. A cette époque, la robe avait un capuchon noir, qui plus tard fut orné d’une fourrure blanche en hermine. Cette allure ecclésiastique fut abandonnée à la Révolution donnant place à l’épitoge en hermine porté sur l’épaule gauche, au-dessus de la robe. Néanmoins, l’épitoge des avocats parisiens est dite « veuve » donc sans hermine. Les raisons se rapporteraient à plusieurs légendes qui convergent toutes vers une désobéissance des avocats parisiens face à l’autorité.

Dès lors, depuis 1810, la robe n’a pas changé d’aspect :

  • De couleur noire, elle est confectionnée grâce à 5 mètres de tissu formant de longues manches et comportant pas moins de 200 plis.
  • Elle est accompagnée d’un rabat blanc appelé « bavoir ». D’ailleurs, l’avocat est dit le baveux.
  • Elle est composée de deux poches dont une percée donnant anciennement un accès direct à la bourse dans laquelle le client honorait discrètement son avocat d’un paiement, devenant aujourd’hui l’honoraire.
  • Elle possède une traîne faisant référence à la noblesse du métier mais qui est aujourd’hui rabattue à l’intérieur.

L’avocat est profondément attaché à sa robe et pour cause, la légende raconte que l’avocat n’aura que 3 robes dans sa vie. Selon Me GABET, ancien bâtonnier du Barreau de Seine-Saint-Denis, « on prête serment dans la première, on gagne sa vie dans la deuxième, et on meurt dans la troisième ». Pour contourner cette règle quelque peu superstitieuse, certains avocats contraints d’acheter leur troisième robe, en achètent au même moment une quatrième. 

Symbole d’égalité entre les avocats, la robe se porte avec son histoire, sons sens et ses symboles. Néanmoins, depuis la loi du 31 Décembre 1971, les avocats ne peuvent la porter que « dans l’exercice de leurs fonctions judiciaires », c’est-à-dire uniquement lors des audiences, permettant ainsi une identification rapide du rôle de chacun dans la salle.

Le
21.04.2021
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Par
Jessica Grisier