Pour ces derniers jours du mois de juillet, je vous propose une chronique judiciaire, celle de Bernard Tapie, star des années 80.

Bernard Tapie, businessman à qui tout réussit (chef d’entreprise, animateur télé, patron de l’OM), était une véritable machine à gagner avant d’être freiné par une succession de scandales financiers et de mises en examen. Retraçons ensemble ce dossier tentaculaire qui aura occupé la justice pendant près de 1/4 de siècle.

Ayant bâti une fortune colossale en reprenant des entreprises en difficulté pour un franc symbolique, son charme et son franc parler en font un homme très populaire.

Coqueluche des politiques, le patron le plus médiatisé de France obtient alors des banques publiques (dont le Crédit Lyonnais) un montage financier lui permettant d’acheter 80% des actions du géant allemand Adidas.

Vu par beaucoup comme le symbole de la corruption, Tapie devient vite l’emblème du mélange malsain entre la politique et les affaires. 

Confiant la vente d’Adidas aux banques nationalisées, il est au coeur d’un conflit d’intérêts dans une affaire qui deviendra 20 ans plus tard un scandale d’Etat.

Rattrapé par ses ennuis judiciaires, Bernard Tapie connaitra la prison pour une affaire de matchs truqués et de faux témoignages. 

Le coup qui va le mettre à terre est porté par son banquier, le Crédit Lyonnais, qui lui demanda le paiement immédiat de toutes ses dettes. 

Ruiné, le businessman découvre qu’il a été dupé par sa banque et obtient du tribunal arbitral plus de 400 millions d’euros, au sein d’une procédure entachée de soupçons. Suite à l’ouverture de plusieurs enquêtes, Tapie sera mis en examen pour escroquerie en bande organisée et l’argent lui sera retiré.

Selon l’avocat Hervé Temime, son client a été berné et victime d’une procédure civile illégitime du fait de l’absence de cohérence entre les décisions civiles admettant la fraude de Tapie, et les décisions pénales le relaxant.

Pour défendre les intérêts de son client, l’avocat de Bernard Tapie a défendu ses intérêts malgré les fortes pressions des politiques et des médias.

Durant cette procédure folle qui a duré des décennies, Hervé Temime s’est surtout battu pour l’honneur de son client, et ses mots sont « le match n’est pas fini jusqu’à ce que la balle de match ait rebondi deux fois ».

Le
29.07.2021
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Par
Jessica Grisier